Jean-Louis Wiedemann, Responsable Marketing Véhicules Utilitaires et Flottes Renault

Publié le 15 Mars 2011

A la veille du premier anniversaire du lancement du Master, Jean-Louis Wiedemann, responsable marketing véhicules utilitaires et flottes chez Renault, fait le point sur 2011 qui sera marqué par événement majeur : l'arrivée des véhicules électriques.

 « La montée en puissance de nos véhicules électriques sera plus rapide sur les utilitaires que sur les voitures »

Le Renault Master va bientôt fêter son premier anniversaire. Quel est le bilan de cette année, tant en France que sur le marché européen ? Les objectifs que vous vous étiez fixés sont-ils atteints ?

Pour l'instant, tout se passe très bien. Globalement, les objectifs ont été atteints pour 2010 et seront atteints en 2011. Pour vous donner quelques chiffres et vous permettre d'appréhender la situation, le Master réalisait environ 10 % de part de marchés parmi les gros fourgons en Europe en comptant la France en 2009.  En 2010, il est passé à 12 %, et sur les deux premiers mois de 2011, il atteint 13,7 %. En France, Master totalise plus de 30% de son segment (34% sur les 2 premiers mois 2011). C'est bien. L'usine de Batilly, où est fabriqué le Master, tourne à plein, on utilise son potentiel au maximum. Cela dit, en France, nous avons des véhicules, mais il y a du délai. Pour le reste de l'Europe, le délai est encore plus long et cela nous fait clairement perdre des ventes. S'agissant des modèles à propulsion, les ventes montrent que nous ne sommes pas encore en phase de conquête, simplement de renouvellement. Vous voyez, cela avance progressivement. Il faut laisser du temps au temps tant pour l’appropriation par les clients de notre offre propulsion.

La gamme est-elle aujourd'hui complètement commercialisée ?

Non, la gamme n'est pas encore complète. La grande nouveauté est annoncée pour fin avril. Il s'agit du Master L1, en H1 et H2. C'est très important car, jusqu'alors, nous ne proposions plus rien dans cette catégorie. Les premières commandes ont commencé et cela se passe très bien.

Le renouvellement du Trafic est-il programmé ?

Oui, mais ce n'est vraiment pas pour tout de suite ! L'actuel modèle, récemment renouvelé, marche très bien. C'est clairement un véhicule d'une fiabilité inégalée et il est très bien perçu. Je crois qu'en fait c'est un utilitaire assez unique au regard de ses dimensions. Il n'a donc pas de réelle concurrence, si ce n'est le Volkswagen Transporter, mais celui-ci n'est pas dans la même gamme de prix. Le Trafic représente 16 % de part de marché Europe et est en progression. En France, il totalise plus de 40% de son segment

La production du Trafic sera t-elle, comme cela est dit, rapatriée en France, à Sandouville pour être précis ?

Oui, un futur VU viendra à Sandouville, mais encore une fois, ce n'est pas pour demain.

Renault est sur le devant de la scène en matière de véhicules électriques. Pourquoi misez-vous en même temps sur les voitures particulières et les véhicules utilitaires ?

Nous pensons que la montée en puissance de nos véhicules électriques sera plus rapide sur les  utilitaires que sur les voitures. D'ailleurs, les utilitaires vont sortir en premier, de peu mais en premier quand même. Pourquoi ? Parce que les utilitaires électriques sont très faciles à gérer. L'infrastructure nécessaire peut être plus facilement installée sur le site de l'entreprise.

Concernant le Kangoo Express ZE et Kangoo Maxi ZE, quelle est votre principale cible clientèle ?

Certains utilitaires actuels à moteur thermique ont des cycles d'usage qui correspondent tout à fait à un cycle de véhicule utilitaire électrique, avec une exploitation importante en zone urbaine générant des parcours courts. Vous savez, beaucoup d'entreprises roulent plus de 15 000 kilomètres par an, mais c'est surtout l'addition de petits trajets quotidiens. Nos utilitaires électriques s'adressent donc aux professionnels des activités de service et de livraison et, dans un premier temps, nous toucherons essentiellement les flottes.

Comment est-il actuellement possible de commercialiser un utilitaire électrique à moins de 20000 € ?

C'est parce qu'il s'agit d'un utilitaire entièrement industrialisé à l'usine de Maubeuge, où sont déjà fabriqués les Kangoo. La version électrique est montée sur chaîne. Autres explications : le poste batterie est loué et l'État abonde...

Propos recueillis par Richard Pizzol