Jean-Louis Wiedemann, chef de service Marketing Véhicules Utilitaires et marché Entreprises

Publié le 26 Septembre 2013

A l’occasion du lancement de la version restylé du Kangoo, Jean-Louis Wiedemann, chef de service Marketing VU et marché Entreprises de Renault, nous livre son analyse sur les points forts et les défis à relever par ce modèle, leader sur son marché.

 

Quelle place occupe aujourd’hui le Kangoo Express dans la gamme des véhicules utilitaires du constructeur ?

Renault est le grand leader du véhicule utilitaire en France avec près de 35 % de part de marché grâce à son étendue de gamme sur les 4 grandes familles que sont véhicules société 2 places, fourgonnettes, petits fourgons ( moins de 3 t) et gros fourgons (3,5 t et plus). Kangoo Express est un pilier, même si la montée en puissance de Master III a rééquilibré les choses en interne. Il faut aussi préciser que quand Kangoo est sorti, la concurrence se limitait, pour résumer, au Berlingo. Puis sont venus au fil des années les Partner, Doblo, Connect, Caddy, etc. Sans même parler les Bipper et Nemo. Malgré cela, Kangoo Express reste leader en France et sur le podium en Europe (2ème place).

Renault insiste sur le travail mené au niveau de la qualité perçue du véhicule. Y avait-il selon vous urgence à l’améliorer ?

Pour être leader du véhicule utilitaire sur la durée, il faut un ensemble : des produits avec les bonnes prestations (dimensions, charges utiles, fonctionnalités), des produits fiables, car la panne immobilisante est très pénalisante pour un professionnel (perte de chiffre d’affaire, employé payé sans travailler, clients mécontents ou partant à la concurrence…) et un bon service (conseil à la vente et surtout efficacité de la maintenance / réparation). Nous disposons de tout cela, nos clients le savent bien, tant au niveau du produit que du réseau avec notamment le réseau PRO+. Le pas suivant était donc d’améliorer encore la qualité perçue. Un pas à plusieurs millions d’euros, car nous avons repris, entre autres, tous les outils de sertissage et d’emboutissage. Mais cette dynamique a été facilitée par l’arrivée du Citan de Daimler sur nos chaînes.

Il y a désormais 3 motorisations « Energy », dotées entre autres d’un « stop & start » qui fait baisser les émissions de C02. A qui s’adressent ces versions en particulier ?

Pour les versions VP de Kangoo, la fiscalité automobile rend ces moteurs rentables au bout d’un an d’usage pour les entreprises, sans compter naturellement les gains en carburant. Pour Kangoo Express, le retour sur investissement (pay-back) qui s’appuie sur les seuls gains en carburant est inférieur à 2 ans pour un bon rouleur, le surcoût d’une version Energy n’étant que de 200 € HT. Les gros parcs vont donc être très attirés par nos trois moteurs Energy.

Le Kangoo Express restylé peut accueillir le système multimédia « maison » R-Link et son fameux écran tactile. Allez-vous mettre en avant cet équipement, notamment auprès des gestionnaires de flottes ?

Les utilisateurs professionnels étant beaucoup au volant, le système connecté est intéressant à plusieurs titres, mais j’en retiendrais deux : la synthèse vocale qui permet de naviguer plus vite sans quitter la route des yeux ni même quitter le volant, et les services étendus comme Coyotte … pour l’alerte sur les zones « dangereuses ». Par ailleurs Rlink prévoit la possibilité d’ajouter des applicatifs spécifiques métiers sous réserve de leur compatibilité … on peut penser à des systèmes de gestion de tournée de visite de clients avec mini compte rendu par exemple.

Mais au-delà de R-link, la connectivité développée par Renault est très pertinente pour les flottes, grâce à notre boitier « fleet asset management », qui permet au gestionnaire de parc de recevoir quotidiennement et automatiquement 60 informations : kilomètres parcourus, régimes moteur, consommations, temps d'arrêt, etc...  Kangoo et Master sont concernés mais aussi de nombreux VP de notre gamme.

Une cabine 3 places est enfin disponible sur le Kangoo Express. Pensez-vous faire de la « conquête », notamment sur le concurrent PSA, avec cette version ?

Bien entendu, lorsque l’on met sur le marché une fonctionnalité aussi forte que les 3 places avant, on peut imaginer gêner le concurrent qui était le seul à en disposer. Il va donc y avoir un réel choix pour les entreprises : le besoin de 3 places en cabine (souvent pour un usage semi privé), le strict usage 2 places ou bien le besoin de pouvoir charger des objets longs au plancher et donc de disposer de notre siège rabattable avec sa cloison pivotante.

Le Kangoo Express Z.E. (électrique) est également restylé. Croyez-vous toujours à son succès à terme ?

Kangoo Z.E représente à l’heure actuelle plus de 10 % des ventes totales de Kangoo. On est donc très satisfait sur ce plan. Maintenant, son succès ne s’amplifiera qu’à mesure que les équipements de recharge suivront et que la législation évoluera. Ce qu’il faut noter, c’est que les commandes des flottes de proximités en France sont stables, à environ 150 par mois. Ensuite, de grosses sociétés, notamment celles de La Poste, assurent des « pics » de commandes, toujours bienvenus.

Toutes les versions du Kangoo sont fabriquées en France (chez MCA Maubeuge). Est-ce un argument qui porte auprès des professionnels ?

Oui, et il porte de plus en plus auprès des gestionnaires de flottes, mais aussi des artisans. Ces derniers sont sensibles à la proximité de la production de leur véhicule, car eux-mêmes vivent, en grande majorité, de l’activité locale. J’ajouterais qu’actuellement nos deux véhicules utilitaires Master et Kangoo Express sont fabriqués en France, respectivement à Batilly (Lorraine) et Maubeuge (Nord-Pas-de-Calais). Et en 2014, le site de Sandouville, à côté du Havre, commencera la production du nouveau Trafic. Nous proposerons donc dans quelques mois une gamme fabriquée à 100 % en France.