Mercedes Citan 112 : il roule au Super

Publié le 15 Mai 2014

En Europe, un fourgon de livraison sur dix fonctionne à l’essence. Si, en France, le diesel reste incontournable du fait de la fiscalité en vigueur, les fourgonnettes essence pointent le bout de leur capot. Nouvel exemple avec le Mercedes Citan 112.

Un Sprinter ou un Master à moteur essence, ça fait sourire tellement l’équation économique leur est chez nous défavorable. En revanche, sur le créneau des fourgonnettes compactes, une motorisation à essence n’est pas forcément un choix stupide. A condition de rouler peu, bien sûr, et de rester raisonnable quant à la cylindrée. Ces deux conditions remplies, on profite d’un prix d’achat souvent très intéressant par rapport à un diesel, d’un confort de route appréciable (souplesse et bruit moteur notamment), et d’espaces entre les vidanges qui n’ont plus rien à envier au « mazout » (30 000 km sur les véhicules les plus récents). Quant aux émissions de CO2, elles sont certes plus importantes, à cylindrée égale, qu’avec un moteur diesel – de l’ordre de 30 % – mais les utilitaires légers échappant à la TVS (Taxe sur les véhicules de société, dont l’assiette est basée sur les émissions de CO2), on peut rouler sans craindre les foudres du fisc et sans contribuer aux rejets de particules particulièrement nocives pour nos poumons.

Ce préambule posé, pourquoi s’intéresser à ce Citan 112 quand, dans le même temps, Mercedes élargit aussi la gamme diesel avec le Citan 111 CDI ? Pour les raisons dites plus haut, d’abord, et ensuite parce que ce 111 CDI n’est que la déclinaison haute (110 ch) du 1.5 dCi  Renault. Un bloc archi-connu, réputé pour son allant et sa sobriété, et qui équipe déjà les Kangoo haut de gamme. Intéressons-nous donc à la version 112 « tout court » du Citan, dont la motorisation provient elle aussi, bien sûr, du Kangoo, en l’occurrence le 1.2 TCe 115.

4 cylindres turbo essence

Il s’agit d’un bloc très moderne apparu sur les Renault Twingo et Clio il y a quelques années, qui se particularise par sa cylindrée modeste (1192 cm3) par rapport à sa puissance (114 ch). L’explication tient en partie dans sa turbocompression, son vilebrequin allégé en aluminium, ses 4 soupapes par cylindre et ses deux arbres à cames en tête. Tout cela commandé par une injection directe à commande électronique. En résumé, ce petit moteur propose ce qui se fait de mieux en terme d’ingénierie. Pour en terminer avec la fiche technique, on relèvera que 90% du couple est fourni dès 1500 tr/mn (merci au petit turbo) et que le couple maximal est disponible sur une large plage allant de 2 000 à 4 000 tr/mn (merci à la régulation électronique).

Les 140 g/km de CO2 annoncés n’ont donc rien de rédhibitoire. Ils correspondent à une consommation moyenne normalisée de 6,1 litres aux 100 km. A rapprocher des 130 g/km et 5 litres aux 100 km de son équivalent diesel de 110 ch (119 g/km et 4,6 l/100 avec le pack BlueEfficiency). L’écart est certes important, mais il doit être mis en relation avec le prix d’achat. Et là, l’essence marque un point, puisqu’il vaut 1000 euros de moins. Si l’on roule peu (moins de 10 000 km par an), l’achat n’est donc pas déraisonnable.

Signé Mercedes

Extérieurement, rien ne différencie ce Citan essence de ses homologues diesel, si ce n’est sont logo « 112 » apposé sur la porte arrière. On retrouve par ailleurs l’univers propre à ce « clone » du Kangoo (rappelons que le Citan est fabriqué à Maubeuge sur les mêmes chaines que l’utilitaire français). Mais c’est un clone libre, c’est-à-dire qu’il ne se contente pas d'arborer le badge de son propriétaire pour se distinguer de sa matrice. Mercedes, le fait est, a tenu à marquer son territoire. A apposer sa griffe, comme en témoigne la face avant refaite à son identité. Dans le détail, et par rapport au Kangoo, la planche de bord, l'organisation des commandes, typiques de la marque, les sièges, les réglages de suspension et le paramétrage de la direction du Citan lui sont propres. Les deux derniers points, c'est à noter, rendent un peu plus  dynamique le comportement routier du véhicule, sans trop dégrader le confort de roulage. En tout cas, ces réglages conviennent bien à cette version essence au nez moins lourd que ses homologues diesel. Le Citan 112 évolue d’une façon très naturelle, sans jamais donner l’impression de vouloir tirer tout droit, même à mi-charge.

Ce qui surprend le plus, c’est la capacité de cette mécanique à repartir dès les plus bas régime, sans donner l’impression de peiner. On mesure à ce genre de détail le travail effectué par les ingénieurs au niveau de la gestion du turbo. Finalement, le diesel ne fait guère mieux, sinon d’apporter plus de puissance plus tôt, ce qui est logique vu son couple supérieur (240 Nm pour le 111 CDI contre 190 Nm pour le 112 essence). Mais en conditions de circulation normales, l’agrément de ce Citan essence n’est pas moins évident que sur le diesel.

Lorsque l’horizon s’élargit, le Citan 112 ne se dépare pas. Entendez que le couple fourni par le turbo rend toujours ses bons offices sur les voies rapides, et que sa boîte manuelle à 6 vitesses le sert bien en étant ni trop longue dans ses espacements de rapports, ni trop courte. On peut d’ailleurs rouler en 6ème dès 90/100 km/h, sans ressentir le besoin de rétrograder.

Très homogène

Ce que l’on retire d’une journée passée au volant du Citan 112, c’est sa très grande homogénéité, qui permet de rouler à bonne allure sans jamais avoir besoin de forcer sur la mécanique ou de « tomber » deux rapports pour relancer. L’apport d’un turbo sur ce genre de petit moteur est un « plus » indéniable, surtout lorsque sa gestion est si fine qu’elle en est presque imperceptible pour le conducteur, qui n’a plus qu’à profiter d’un couple abondant au regard de la cylindrée, et quel que soit le rythme adopté. Entendons-nous, ce « 112 » n’a rien de sportif. Il possède au contraire la faculté de se faire oublier, ce qui n’est pas désagréable dans un utilitaire.

La consommation réelle s’est établi à 7,6 litres aux 100 km, véhicule à mi-charge, soit environ 1,5 litres aux 100 km de plus que son homologue diesel sur le même parcours. Une valeur très raisonnable qu’il faut cependant relativiser, car notre parcours d’essai s’est effectué dans la région de Nantes, particulièrement plate. En région montagneuse, l’écart aurait probablement été sensiblement plus important. Mais même en tablant sur 2 litres aux 100 km de plus en défaveur de la version à essence, celle-ci garde un intérêt certain pour les petits rouleurs. Enfin, en ne considérant que l’aspect financier, une question se pose : du Mercedes Citan 112 ou du Renault Kangoo 1.2 TCe 115, lequel des deux est le plus intéressant ? Difficile de faire une comparaison directe, car Mercedes structure la gamme du Citan différemment, de la plus simple des manières : une seule finition pour tout le monde, et partant de là, il suffit de piocher dans la longue liste d'options et de packs pour agrémenter l'ordinaire. Ce qui, du coup, complique la comparaison avec le Kangoo au chapitre des prix. Disons qu'à niveau d’équipement équivalent, le Citan coûte légèrement plus cher que sa matrice (entre 800 et 1 000 €), étant précisé qu'il offre pour sa part l'ESP en série.

Par Jérôme Guet – Photos DR

 

Principaux équipements

Standard : ABS, ESP et diverses assistances à la conduite, cloison de séparation tôlée, jantes en acier 15 pouces, ordinateur de bord, pré-installation audio, vitres électriques, volant réglable en hauteur. Porte latérale droite coulissante sur Long et Extra Long, Pack BlueEfficiency (stop-start, pneus à faible résistance au roulement, etc.).

Les principales options

Antibrouillards (160 € HT), autoradio-CD avec interface Bluetooth, prise USB et 4 HP (440 € HT),  climatisation manuelle (950 € HT), hayon (option gratuite), porte latérale gauche coulissante (300 € HT), rétros électriques (170 € HT), siège conducteur réglable en hauteur (120 € HT), siège passager rabattable (190 € HT). Divers packs permettent de regrouper les options à moindre coût. 

 

Fiche technique

Mercedes Citan Fourgon long 112

Moteur

Type : Essence turbo, 4 cylindres en ligne, 16 soupapes, 1192 cm3

Alimentation : injection directe à gestion électronique

Puissance : 114 ch (84 kW) à 4 500 tr/mn

Couple : 190 Nm de 2 000 à 4 000 tr/mn

Boîte de vitesses : mécanique à 6 rapports

Direction

Type : crémaillère, assistance électrique

Diamètre de braquage : 11,2 m

Freinage

ABS avec répartiteur de freinage et aide au freinage d'urgence

AV : disques pleins

AR : tambours

Antidérapage ESP : série

Suspensions/pneumatiques

AV : type McPherson, barre stabilisatrice

AR : essieu de torsion, barre stabilisatrice

Pneumatiques : 195/65 R 15 basse résistance

Consommations/performances

Stop-start : série

Consommation mixte : 6,1 l/100 km

Consommation sur l’essai : 7,6 l/100 km

Emissions de CO2 : 140 g/km

Réservoir : 60 litres

Dimensions

Longueur : 4 321 mm

Largeur : 1 829 mm

Hauteur : 1 816 mm

Empattement : 2 697 mm

Capacités

Longueur utile : 1 753 mm

Largeur utile : 1 460 mm

Hauteur utile : 1 258 mm

Seuil de chargement : non communiqué

Volume utile : 3,1 m3

Poids

Poids à vide : 1 295 kg

Charge utile : 590 kg

PTAC : 1 885 kg

Poids remorquable freiné/non freiné : 1 050/660 kg

Prix

16 710 € HT

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