Renault Tech : c'est Renault qui fait tout !

Publié le 15 Mai 2014

Le Master de bout en bout, sorti flambant neuf de l'usine et aménagé selon les desideratas du client dans un atelier situé juste à côté, dans l'enceinte même de l'usine. C'est ce que propose Renault Tech, un transformateur pas comme les autres.

Cela se passe sur le site de production de Batilly, propriété à 100 % de Renault située à quelques encablures de la bonne ville de Metz. Petits fours, photographes de la presse locale, c'est le Master qui tient la vedette, entre autres raisons parce qu'il est fabriqué ici, sur place, de même que ses « clones » Opel Movano et Nissan NV400. L'endroit mobilise 2 334 salariés sous CDI, ce qui n'est pas anecdotique par les temps qui courent, et rien n'indique qu'il faut s'attendre à un plan social de grande ampleur dans un avenir même lointain. Renault n'entend pas délocaliser la production de son gros "best seller" qu'est le Master, étant précisé que l'unité lorraine, baptisée Sovab, compte parmi les usines les plus importantes du constructeur en France. Comme quoi l'utilitaire fait vivre, sûrement plus que la Laguna, excellente voiture au demeurant. Fin de la parenthèse.

Le Master au centre de l'attention, ce jour de la fin novembre 2013, porte la casaque bleue qui signe les véhicules recrutés par l'entreprise ERDF, qu'on ne présente pas. Il est flambant neuf, il a des choses bizarres sur le toit, sa carrosserie est traversée par des bandes réfléchissantes jaunes et blanches et son compartiment de charge retient un mobilier de rangement tout en bois assurément de meilleure qualité, et plus joli, que ce qui est exposé dans les allées d'Ikea aujourd'hui. Après sa sortie des chaines, il a en effet fait un petit tour par l'atelier de Renault Tech situé au coeur même de l'usine. Là, on l'a bichonné, maquillé et transformé selon les souhaits du commanditaire et néanmoins client. Lequel, pour le coup, n'a pas eu besoin de s'adresser à un "transformateur" indépendant situé à des centaines de kilomètres de l'endroit de production, ce qui réduit les coûts de logistique, voire les supprime. C'est tout l'avantage d'avoir tout sur place clef en main, d'autant plus que le véhicule concerné n'a même pas un kilomètre au compteur. 

25 000 Master transformés par an

L'engin sous les flashes des paparazzis porte le nombre "100 000" inscrit sur son pare-brise. Tout simplement parce qu'il s'agit du cent millième Master transformé sorti de l'atelier susmentionné, ce qui méritait bien le déplacement et une petite fête. Plus sérieusement, ce nombre est à rapporter à l'année d'entrée en fonction, soit 2009, de l'unité Renault Tech - Business Unit, on dit là-bas - pour en mesurer l'importance. Les 25 000 Master transformés en moyenne par an témoignent, très clairement, de la pertinence et de l'utilité de l'entreprise, dans les deux sens du terme. De son succès surtout, comme quoi il suffisait d'y penser.

Renault l'a fait, et pour l'heure, est le seul à le faire. A se demander, d'ailleurs, pourquoi les autres producteurs d'utilitaires français ne font pas pareil, tant l'avantage pour le client est évident.

Une chose est sûre, cette solution de la transformation du véhicule immédiatement après sa sortie de l'usine par le constructeur lui-même fait grincer des dents, pour ne pas dire plus, chez les professionnels indépendants de la transformation. Dont des enseignes de renom. On peut les comprendre. Il y a donc là matière à polémique, tout en reconnaissant que pour les grandes entreprises, du moins, qui consomment de l'utilitaire par paquets de dix, cette solution réduit pas mal de problèmes et de coûts.

La journée se termine par la visite de l'atelier Renault Tech. Après celle de l'usine, qui nous a fait regretter de ne pas avoir chaussé nos chaussures de marche le matin avant de monter dans le train et, plus encore, permis de vérifier que là-dedans, cela ne chôme pas. Le succès, mérité, du Master aidant, les travailleurs de la Sovab, ravis de nous accueillir et de montrer l'étendue de leur savoir-faire, n'ont aucun souci à se faire pour leur avenir. C'est tout de même plus zen dans l'atelier de Renault Tech. Moins étendu, sans proportion commune, mais pas tout petit non plus.

Transformations complètes

Grosso modo, le Master arrive tout nu, conduit par un(e) opérateur(rice) (beaucoup de femmes en ce lieu, et c'est très bien ainsi) avant de subir ses premières transformations extérieures. Cela va de l'échelle jusqu’à à toutes sortes d'éléments plus ou moins définis aux yeux du néophyte. Puis vient, pour les fourgons proprement dits, l'aménagement du compartiment de charge, les divers mobiliers nécessaires étant déjà disponibles sur place entièrement montés. « Y a plus qu'à ! ». Les banquettes arrière des "cabines approfondies" sont installées ici, et c'est également en cet endroit que les bennes sont posées sur les châssis-cabine. Les éléments de décoration et les bandes adhésives réfléchissantes sont apposées en dernier, à la main avec une minutie que force le respect. Les opérations se terminent, enfin, par l'obligatoire vérification de qualité, par des opérants dont c'est la seule tache. Le Master transformé peut alors être livré à son heureux et légitime propriétaire. Des camions l'attendent à la sortie. C'est simple, en fait.

Par Jean Bourquin - Photos Renault Presse

 

Radiographie de l'entreprise

- La Business Unit, selon l'expression consacrée, Renault Tech date de 2009. Cette unité dépendante du constructeur Renault a pour charge de transformer les voitures particulières et véhicules utilitaires des marques Renault et Dacia en fonction des besoins des clients, particuliers comme professionnels.

- Les ateliers de transformation de Renault Tech sont directement situés sur les sites de production des voitures et véhicules concernés, en France comme à l'étranger - Espagne, Roumanie, Slovénie, Turquie. Cela représente, au final, onze satellites - autre expression maison - auxquels s'ajoute le site de Heudebouville qui dirige le tout.

- Les voitures particulières concernées sont les Clio, Mégane et Scénic. Les transformations portent sur les alarmes, l'installation d'un réservoir GPL ou encore tous les aménagements nécessaires aux voitures destinées aux auto-écoles. La réversibilité VP/VU/VP est également possible.

- Les véhicules utilitaires concernés sont les Kangoo, Trafic, Master et Dacia Dokker. Les transformations portent sur la pose des éléments extérieurs rapportés sur la carrosserie, l'aménagement et l'habillage du compartiment de charge, l'aménagement intérieur des cabines approfondies, dont l'installation de la banquette arrière, l'installation de la benne sur les châssis-cabine et l'installation de la suspension pneumatique sur les véhicules qui y ont droit. Adaptations spécifiques pour les flottes de chaque entreprise cliente.

- Sont également concernés les Transports de personnes à mobilité réduite (TPMR) - Kangoo, Trafic, Master et Dokker là encore. Les transformations portent sur l'aménagement du compartiment pour l'accueil d'un ou plusieurs fauteuils roulants, les aides à la conduite comme la boîte automatique et l'accélérateur au volant et les sièges pivotants pour sortir du véhicule.

- A la fin novembre 2013, 367 486 véhicules transformés sont sortis des satellites Renault Tech depuis 2009, dont 118 500 en 2012. Les projections pour 2014 donnent 120 000 véhicules transformés.

- Renault Tech emploie 189 salariés sous CDI en France.

- En 2012, le chiffre d'affaires de Renault Tech s'élevait à 78,5 millions d'euros. 

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