VUL et mobilité : Renault phosphore

Publié le 02 Avril 2015

L’avenir se bâtit dès maintenant. Renault s’attelle à la tâche avec dans ses cartons deux projets très avancés. Un prototype ingénieux basé sur le petit véhicule Twizy, et une motorisation hybride adaptée aux utilitaires, développée sur base Master.

Projet "Velud"

Le diesel chassé des centres villes à coups de fouet, comme un chien galeux, ce n’est pas pour demain, mais l’échéance se rapproche. En d’autres termes, les utilitaires carburant au gazole seront interdits de séjour dans les grandes villes à plus ou moins long terme. Au risque de paralyser l’économie et de pénaliser bon nombre de petites entreprises, mais c’est une autre histoire. Pour le coup, les constructeurs devancent l’appel et commencent à étudier des solutions alternatives, à base de motorisations électriques le plus souvent. Dans le cadre d’un projet baptisé Velud (Véhicule électrique pour la logistique urbaine durable), Renault en a trouvé une aussi simple qu’ingénieuse. Le constructeur part de son véhicule électrique Twizy et lui adjoint une remorque sur laquelle peuvent prendre place jusqu’à quinze conteneurs modulables, avec à la clef un volume utile maximal de 1 m3. Il suffisait d’y penser, et pour l’heure, le prototype Twizy Delivery Concept est en phase de tests dans les rues de Paris. Comme quoi l’hypothèse de sa production en série n’est pas à écarter, même si rien n’est tranché à notre connaissance. Très remontée contre le diesel, Madame Hidalgo pourrait bien accélérer le processus, par ricochet…

Master hybride

Dans un tout autre domaine, Renault se penche sur la question d’une motorisation hybride (gazole + électricité) adaptée aux fourgons gros porteurs « longues distances ». Le Master, dans sa gamme. Cette solution technique, dite HydiVU, n’est pas à proprement parler « hybride », puisqu’elle ne fait pas appel à un électromoteur en bonne en due forme venant en complément du diesel - où le placer, sur un utilitaire, sans réduire le volume et la charge utiles, sans même parler du surcoût répercuté à la vente ? A la place, Renault monte sur la boîte de vitesses « une machine électrique de type alterno-démarreur », selon ses dires, laquelle apporte un surcroît de couple et, par là-même, soulage le moteur thermique dans son effort.

Dans le détail, cette machine électrique récupère l’énergie au freinage et à la décélération, l’envoie dans une batterie de 48 Volts, laquelle la stocke avant de la restituer sous forme de couple additionnel. Le moteur thermique réquisitionné est le quatre-cylindres 2.3 dCi biturbo de 165 ch, lui-même associé une boîte de vitesses dont les rapports sont pour la circonstance allongés jusqu’à l’horizon. Renault appelle le phénomène « down-speeding » - le moteur tourne moins vite et consomme donc moins. Au bilan, ce bel ensemble entraîne une réduction de la consommation en cycle mixte de l’ordre de 10 %, ce qui n’est pas rien si le professionnel est amené à traverser la France de bout en bout trois fois par semaine.

Cette solution HydiVU paraît trop avancée pour qu’elle ne soit pas, un jour, montée en série sur le Master. Affaire à suivre.

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